Retour en Patagonie : Chaiten

Publié le par Thierry

A l’origine, après Sarmiento, nous avions projeté de rejoindre le Chili par Rio mayo, Puerto Aisen, mais le propriétaire de notre hôtel nous en dissuade sous prétexte que les routes sont très mauvaises pour remonter le long de la cote vers Chaiten et en plus on ne peut rien voir à cause des arbres des deux côtés de la route. Aussi un rapide coup d’œil à la météo finit de nous convaincre de modifier nos plans (prévision d'orages) : je ne sais pas ce que donne du ripio mélangé à de l’eau et je ne tiens pas à le savoir. Nous décidons donc de rejoindre directement Chaiten pour faire un petit séjour au Chili avant de rentrer en passant pas Esquel et Puerto Madryn. La route est longue mais assez agréable (enfin un bon repas dans une halte hasardeuse chez un routier : soupe et cordero pour tout le monde servit par un bon pépé à l’accent prononcé) et lorsque nous commençons à bifurquer vers la cordière, les paysages deviennent franchement beaux : les collines deviennent très vertes, les arbres réapparaissent, des monts enneigés au loin, des vaches, des chevaux, et les différents verts se mélangent égayés par des fleurs mauves ou roses. Un moment nous craignons d’arriver trop tard pour passer la frontière, au niveau de Corcovado (20h15) mais finalement ils ne ferment qu’à 22h00 en été. Du coup nous attaquons fièrement et sous le froid et la pluie les 150 derniers km de ripios qui nous séparent de Chaiten. Nous arrivons à minuit quinze …

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Les lumières de la ville sont éteintes et elle semble endormie. Après deux premiers arrêts infructueux à deux hotels, nous continuons notre recherche en nous dirigeant vers les dernières lumières pour trouver l’hospedaje de Don Carlos. Il était temps : la ville n’a pas l’électricité et nos hôtes arrêtent leur groupe électrogène vers minuit – une heure en fonction des clients …

Le lendemain, nous découvrons une ville fantôme … Don Carlos nous explique que le 1er mai 2008, le volcan tout proche a commencé à cracher des cendres. Du coup, toute la population de Chaiten a été évacuée, pour quelques jours au début puis pour quelques mois. Quand ils sont revenus les cendres s’étaient déposées partout, à tel point qu’elles avaient dévoyées le lit du fleuve qui lui, en avait profité pour emporter vers la mer une centaine de maisons construites dans son nouveau cours… Les centres s’étaient transformées en boue et la boue s’était infiltrée partout. Les secousses de l’irruption avaient fait tomber ordinateurs, meubles … Tout était à reconstruire … sauf que le gouvernement n’est pas très chaud pour que les gens se réinstallent dans cette zone à risque. Du coup, il n’a pas franchement aidé au déblaiement et à la reconstruction : il n’a pas réinstallé ni électricité, ni eau courante,  ni école, ni hôpital, ni banque …

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Bref la ville est passée de 5000 à 100 habitants en laissant tel quel ce qui n’est plus utilisé : la plupart des panneaux indiquent des choses qui n’existent plus. En fait il n’y a plus rien et si nous n’avions pas pu manger chez Don Carlos, je me demande bien où nous aurions mangé.

La pluie incessante rajoute à la désolation du lieu, nous en profitons pour faire un tour aux termes publiques et nous baigner au milieu des montagnes sous la pluie : très bonne expérience.

 

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Au fait et ce kekivien ça donne quoi ?


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L
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