Nouveau kekifon tout neuf
Vous seriez venus à Buenos Aires il y a 30 ans, vous n'auriez pas eu le loisir de choisir un vin au restaurant : vous auriez juste commandé votre plat accompagné d'un pinguinos et c'était plié.
A l'époque il n'y avait qu'une vingtaine de bodegas qui faisaient du vin et tout le monde en buvait. D'ailleurs, du temps des dictatures le vin était qualifié comme "La bebidas de los pueblos fuertes".
Alors pourquoi s'embêter : les restaurateurs commandaient des palettes et remplissaient les pinguinos à la demande.
Tout allait bien jusqu'à la fin des années 80 où la bière est apparue ...
La bière qui, petit à petit, a remplacé le vin dans les coeurs et dans les verres ...
En même temps, c'était le début des campagnes anti tabac, et à Hollywood le verre de vin remplacait la cigarette dans les scènes romantiques.
Plutot bon pour le vin me direz vous. Le seul truc c'est que la scène romantique perdait de son charme avec un verre de piquette sorti direct d'un pinguinos ... Si vous voyez ce que je veux dire.
Bref, pour faire face à une consommation en baisse et à une attente plus qualitative, l'offre a dû évoluer et c'est à partir de la fin des années 80, que les bodegas ont commencé à se développer, utiliser les futs de chênes, importer des maitres de chai, etc.
Cette évolution, qui fit le bonheur des gastronomes, signa par la même occasion l'arrêt de mort des pinguinos relégués dans les étagères poussiéreuses des brocantes de San Telmo et dans quelques rares restaux nostalgiques.
C'est donc dans un élan de générosité que j'ai décidé d'en adopter un. C'est d'ailleurs lui que vous pouvez admirer sur les photos en haut de cet article.
La question qui subsiste et pour laquelle je n'ai pas encore de réponse, c'est pourquoi les argentins ont ils choisi de donner la forme d'un pingouin à leur carafe à vin ...
Revenons au nouveau kékifon tout neuf.
Fort est de constater que les kékifons culturels ne sont pas votre fort.
Je repars donc sur une valeur sûre :
Bon appétit et bonne semaine à tous !